LE MANTEAU DE GRETA GARBO

Dans Le Manteau de Greta Garbo, la critique littéraire des Inrockuptibles Nelly Kaprièlian mêle éléments biographiques sur « la Divine » et réflexions sur la représentation, le désir d’être visible ou invisible.

9782246852339-V01.indd

En 2012 s’est tenue à Los Angeles une vente aux enchères des effets de Greta Garbo. La critique littéraire Nelly Kaprièlian s’y était rendue dans le but de tourner un documentaire sur l’événement. À la vue d’un manteau rouge ayant appartenu à la star, son projet a pris une autre tournure : si ce manteau représentait plus qu’un simple vêtement ? Dans un récit qui garde Garbo comme fil rouge et qui prend pour exemple les plus grands modèles de la création artistique (Oscar Wilde, David Bowie, Bram Stoker, Francis Coppola ou encore Coco Chanel), Kaprièlian ne livre pas seulement des éléments biographiques sur la bisexuelle la plus célèbre d’Hollywood mais s’interroge finement sur le pouvoir de la garde-robe d’une femme et ce qu’elle peut révéler de ses secrets. Pudique et voyeur à fois, Le Manteau de Greta Garbo répond à la question de la représentation et du désir d’être visible ou invisible dans la société.

Le Manteau de Greta Garbo de Nelly Kaprièlian (éditions Grasset)

Photo : Greta Garbo par la photographe Ruth Harriet Louise

**

Retrouvez l’article sur le site d’Hétéroclite !

DROLE DE ZEBRE ET LE BISTRO DES FILLES, BARS POUR TOUS

À l’heure de la banalisation de l’homosexualité, deux nouveaux bars lyonnais se déclarent «ouverts à tous» : Drôle de zèbre et Le Bistro des filles.

drole-de-zebre-bar-lyon-friendly-heteroclite-3

Laurence, la gérante de Drôle de Zèbre, tient à l’appellation « bar de quartier » et souhaite que tout le monde se sente à l’aise dans son établissement ouvert à l’été 2013. Les styles et les genres (hommes, femmes, homos, hétéros, trans…) s’y mélangent dans une décoration moderne et cosy à la fois. Des Dj’s et des musiciens y seront bientôt invités une fois par mois. Et tous les jours, le juke-box de nos grands-parents laisse la place à un ordinateur grâce auquel les clients peuvent choisir l’ambiance musicale du moment et ainsi partager leurs humeurs.

Ne vous fiez pas au nom du bar de Sandrine et Géraldine, le Bistro des filles, car elles tiennent elles aussi à ouvrir leur bar à tout le monde et refusent toute étiquette. Autour d’un bon verre ou d’un bon plat, à midi ou en soirée, le Bistro souhaite avant tout fédérer et rassembler ses clients. Avec pour projets des soirées à thèmes et des expositions, les filles veulent créer une énergie nouvelle pour qu’homos et hétéros se retrouvent ensemble sans a-priori. Et souhaitent que, dans les mois et les années à venir, les bars participent à une dynamique d’intégration et de tolérance accrue dans la société.

Bistrofilles_nuit

Drôle de zèbre, 6 rue de Cuire – Lyon 4 / www.droledezebre-cafe.fr

Le Bistro des filles, 23 rue de l’Arbre Sec – Lyon 1 / www.facebook.com/pages/Le-Bistro-Des-Filles/240798596119871

**

Retrouvez l’article sur le site d’Hétéroclite !

Patricia Rozema : who’s that girl ?

À l’occasion de la sortie en DVD de deux de ses films (Le Chant des sirènes et When night is falling), portrait de la réalisatrice canadienne Patricia Rozema.

PatriciaRozema_3

Qui en France connaît Patricia Rozema, dont Outplay ressort opportunément deux films (Le Chant des sirènes etWhen Night is Falling) en DVD ? Née en 1958 à Kingston, en Ontario, dans une famille d’immigrants hollandais, la future réalisatrice est élevée dans la tradition calviniste. Ses parents la tiennent à l’écart des influences extérieures telles que la télévision et c’est seulement à l’âge de seize ans qu’elle découvre le cinéma. Durant son enfance, elle est entourée de femmes fortes dont elle fera le sujet de prédilection de ses futurs courts et longs-métrages. Après des études de philosophie et de littérature anglaise, elle devient journaliste pour la chaîne de télévision canadienne CBC. En 1987, elle réalise son premier long-métrage, Le Chant des sirènes (I’ve Heard The Mermaids Singing). On y voit Polly, une jeune femme introvertie, se prendre d’admiration puis de passion pour sa nouvelle patronne, directrice d’une galerie d’art contemporain. Vingt-sept ans plus tard, le film a vieilli mais il reste une œuvre majeure dans la filmographie de Patricia Rozema, car c’est avec lui qu’elle pose les fondements de son univers cinématographique mêlant personnages excentriques, onirisme et sensibilité.

Excentricité et merveilleux

Huit ans plus tard, Rozema livre son troisième film, When Night is Falling, le plus connu du public lesbien et un des plus beaux du cinéma homosexuel. Camille, jeune professeure dans une université protestante, fiancée à son collègue Martin, rencontre par hasard Petra, une artiste de cirque qui n’a pas froid aux yeux et qui va bousculer toutes ses certitudes. Sorti en salles en 1995 dans quarante-deux pays, classé dans le Top 10 du box-office allemand pendant six semaines, lauréat de six festivals internationaux, c’est à ce jour son film le plus primé. Ouvertement lesbienne, Rozema traite enfin frontalement d’homosexualité et, comme un clin d’œil à son enfance rigoriste, montre que les opposés peuvent se compléter. Film sur la foi et la découverte du désir, When Night is Falling permet à la réalisatrice de consolider un univers cinématographique de plus en plus riche. Ses films suivants sont plus généralistes mais portent toujours la marque de son excentricité. Qu’il s’agisse de l’adaptation de Mansfield Park (le roman le plus controversé de Jane Austen) ou de celle d’Happy Days (pièce de Samuel Beckett), Patricia Rozema laisse toujours poindre le merveilleux dans ses œuvres. Dernièrement plus présente sur les plateaux de télévision en tant que réalisatrice pour des séries (notamment pour la chaîne américaine HBO), elle n’en demeure pas moins l’une des femmes cinéastes les plus intéressantes d’aujourd’hui, dans un univers professionnel encore très largement dominé par ses collègues masculins.

when-night-is-falling-patricia-rozema-outplay-dvd-heteroclite

Retrouvez l’article sur le site d’Hétéroclite.

*photo 1 : Patricia Rozema

*photo 2 : When Night is Falling

Dans la vie noire et blanche de Robert Mapplethorpe

La journaliste Judith Benhamou-Huet publie Dans la vie noire et blanche de Robert Mapplethorpe, une biographie du photographe américain mort du sida en 1989 et auquel une exposition rend hommage au Grand Palais à Paris jusqu’au 13 juillet.

dans-la-vie-noire-et-blanche-de-robert-mapplethorpe-judith-benhamou-huet-editions-grasset-heteroclite

Robert Mapplethorpe est né en 1946 dans l’État de New York et a grandi dans une banlieue résidentielle américaine avec, pour seul horizon, une église que fréquentaient assidûment ses parents. Toute sa vie, le photographe se sentira en décalage avec sa famille et conservera en lui cette ambivalence et des contradictions que souligne le choix du noir et blanc dans la quasi-totalité de ses œuvres. Distinguer le bien du mal, mais aussi jouer avec : tel était le leitmotiv de l’artiste. Mapplethorpe, control freak à l’allure de rock star, ne s’autorisait aucune improvisation dans ses photos, qu’elles représentent des fleurs, des portraits ou des pénis en érection. Mettre en scène ses pratiques sadomasochistes, oui. Photographier l’instantané de ses proches à l’instar d’une Nan Goldin, non. Il a connu, aimé, photographié (et parfois les trois à la fois) les artistes plus célèbres de son époque (Patti Smith, Andy Warhol, Debbie Harry, William Burroughs, David Hockney…), auxquels il faut ajouter de nombreux amants anonymes de passage. Judith Benhamou-Huet nous invite à découvrir l’univers tortueux de Mapplethorpe à travers des témoignages riches et émouvants. Lorsqu’il meurt du sida en 1989 à l’âge de quarante-deux ans, ce petit diable à la gueule d’ange laisse derrière lui trente ans de portraits, d’autoportraits, de nus masculins et féminins, de photos de fleurs et de statues. Il est aujourd’hui considéré comme l’un des photographes les plus influents du XXe siècle.

Dans la vie noire et blanche de Robert Mapplethorpe de Judith Benhamou-Huet (éditions Grasset) /www.mapplethorpe.org

Retrouvez l’article sur le site d’Hétéroclite.

OL féminin : cramponne-toi chérie !

À l’heure de la Coupe du monde de football, ceux que nous voyons courir sur les terrains sont tous des hommes. Les équipes nationales féminines ont pourtant également leur compétition.

joueuses-dArras-contre-joueuses-de-lOlympique-Lyonnais-en-demi-finale-de-la-Coupe-de-France-de-football-feminin-2011-2012-heteroclite-lyon

Créée en 1991 seulement, la Coupe du monde de foot féminin se déroule elle aussi tous les quatre ans, l’année suivant son pendant masculin. Ainsi, en 2015, les équipes féminines défendront leur maillot au Canada. Et on peut déjà parier que les médias, cette fois-ci, ne seront pas du voyage, ou alors se feront plus discrets. Le foot version filles ne mérite-t-il pas plus de reconnaissance ? Parlons plus particulièrement de l’OL féminin. Créée en 1970 et d’abord rattachée au Football Club de Lyon, l’équipe connaît une première période de gloire dans les années 90 en remportant quatre championnats de France entre 1990 et 1998. Son intégration à l’Olympique Lyonnais en 2004 la place sous les feux des projecteurs, même si cette visibilité reste toute relative compte tenu de l’impressionnant palmarès de nos «fenottes» (le surnom officiel des joueuses, le terme «fenotte» désignant dans le jargon lyonnais une femme gentille et aimable) : six fois vainqueurs de la Coupe de France entre 2003 et 2014, douze fois Championnes de France en vingt-trois ans (dont huit fois consécutives) et deux fois vainqueurs de la Ligue des Champions de l’UEFA. À rendre jalouses les plus grandes équipes de foot masculines ! Et le tout avec des scores invraisemblables tels que 7-0, 11-2 ou même un 18-0 cette saison en Coupe de France. Dès lors, la question se pose inévitablement : le niveau est-il toujours au rendez-vous dans le championnat de la première division ? Du côté des garçons, il paraît en effet impossible de voir la première équipe écraser 10 à 1 même la dernière. C’est certain, le foot féminin n’a donc pas encore tout donné. Un coup de pouce des médias pourrait-il l’y aider ?

Retrouvez l’article sur le site d’Hétéroclite.